Point sur la situation au 2
décembre 2003 L’épidémie de bronchiolite, qui touche chaque année les
nourrissons et les très jeunes enfants, a débuté dans la troisième semaine de
novembre. Cette maladie réputée bénigne, liée à un virus très répandu et très
contagieux (chaque année, elle touche près de 30% des nourrissons) peut être
grave chez certains enfants. On note une augmentation régulière de
l’incidence de cette maladie (+9% par an) depuis 1996. De
façon concomitante, l’épidémie de grippe a débuté
en France et continue sa progression. Comme indiqué dans le communiqué de
presse du 26 novembre 2003, les personnes particulièrement vulnérables pour
la grippe ainsi que les professionnels de santé sont invités à se faire
vacciner. Des
gastro-entérites sont également signalées. Les
données épidémiologiques disponibles pour ces trois maladies ne traduisent
pas un degré particulier de gravité et ne permettent pas de prédire
l’importance de ces épidémies. Cependant, il est noté un recours accru aux
services d’urgence de ville et hospitaliers. Les
systèmes de recueil d’information sont mis en place concernant
l’épidémiologie de ces maladies (réseaux GROG et Sentinelles, AP-HP,
établissements de santé d’Ile-de-France), les motifs de recours aux soins et
l’activité des structures (SOS Médecins, hôpitaux, SAMU et Service d’incendie
et de secours), dont vous trouverez ci-dessous le détail et l’analyse. 1. Données InVS : épidémiologiques et Recours aux urgences 1.1
Nous sommes confrontés au plan national à deux situations épidémiques, l’une
concerne la grippe, l’autre concerne la bronchiolite. En ce qui
concerne la grippe : les informations recueillies
par le Réseau Sentinelles (coordonné par l’U444) et le Réseau GROG font
apparaître que l’épidémie de grippe s’est étendue sur l’ensemble du
territoire national et que le taux d’incidence est supérieur au seuil
épidémique dans la plupart des régions. L’importance et la gravité de cette épidémie de grippe
sont sans particularité cette année : si la grippe a été précoce, son extension
et sa symptomatologie ne connaissent pas de gravité particulière en l’état
actuel des données. L’évolution
de l’épidémie, selon les approches méthodologiques de l’Unité 444, laisse
penser que le pic épidémique grippal surviendra dans les 15 jours qui
viennent mais peut-être même plus précocement d’ici la fin de la semaine.
L’épidémie pourrait durer encore 4 à 5 semaines. La souche de virus grippal Fujian
qui avait été à l’origine d’une épidémie sévère dans l’hémisphère sud a été
isolée en Europe et en France mais n’a pas conduit à une gravité particulière
de la situation. En ce qui concerne la bronchiolite : cette maladie ne
bénéficie pas d’un réseau de surveillance en médecine libérale. Seul le
système de notification de l’AP-HP permet d’identifier le nombre de passages
aux urgences et le nombre d’hospitalisations. Cette épidémie, qui débute
chaque année en novembre, culmine dans la première quinzaine de décembre, se
termine en principe en janvier. Enfin en ce qui concerne les épidémies de
gastroentérite : elles sont principalement dues à des calicivirus et à
des rotavirus, parfois à des adénovirus et des astrovirus. Nous sommes
actuellement légèrement en dessous du seuil épidémique, 220 pour 100 000.
Cette épidémie pourrait être plus importante dans le courant du mois de
décembre. 1.2.
En ce qui concerne les intervenants sanitaires d’urgence sur la région
parisienne, on peut noter qu’il n’y a pas eu de suractivité de la Brigade des
Sapeurs Pompiers. Pour SOS Médecins on relève une activité plus importante,
par rapport à 2002, ces cinq derniers jours, de plus de 94 % à plus de 146 %
et de plus de 200 % le 1er décembre. Ces chiffres sont à confirmer et
d’interprétation difficile. En conclusion, il n’existe pas
d’indicateurs épidémiologiques particulièrement alarmants à partir de ces
données d’incidence et d’activité. |